Je sais qu'un jour viendra où je pourrais en mourir de rire
"Look at your hand, Tyler says.
Don't look at your hand.
Don't think at the word searing or flesh or tissue or charred.
Don't hear yourself cry.
Guided meditation.
You're in Ireland, close your eyes."
[Fight Club, page 75]
Texte écrit dans un moment de colère,( but that's okay, si j'arrive à être productive ça me va) et réédité pour que ça s'assemble plus ou moins à mon roman. Même si ça ne marche pas, il y a surement des idées que j'exploiterai plus tard. Ou peut-être pas. A lire en silence, je dirai ou sinon, try our lady of sorrow)
Maman me crie dessus de plus en plus souvent, en ce
moment. Pour des banalités. Son cirque ne m’atteint pas, bien sûr. Je
ressens juste un peu de lassitude mêlée à l’envie d’un ailleurs inexistant
depuis son départ. Je me contente de sourire, la laissant se lamenter sur son
propre sort (oh, pauvre d’elle, un mari PDG de la plus grande société de
cosmétique et une fille futile futile futile). Andréas se moquerait bien
d’elle s‘il daignait venir mettre les pieds chez moi. Mais il m’a abandonné
après m’avoir remis sur le droit chemin, il m’a fait savoir clairement par un
petit courrier que plus jamais je ne le reverrai. Pourtant, je n’arrive pas à
éprouver de la tristesse. Il doit le savoir, après tout, c’était son plan,
depuis le début, de m’instrumentaliser avant de me jeter. Je n’étais qu’un
jouet. Dire que je ne lui en veux même pas de m’avoir perverti…C’est trop
fatiguant d’en vouloir à quelqu’un, je préfère le mépriser, bien plus amusante
activité. C’est mon talent personnalisé, chacun sa sauce pour pourrir le reste
du monde.
Aujourd’hui encore,maman n’a cessé de me tourner
autour pour me critiquer sur des petits détails aussi insignifiants qu’elle à
mes yeux J’ai eu beau regarder les merveilles du ciel, la neige des nuage (qui
est décidément plus belle en été, rien que pour ça je vais polluer le monde
comme les autres désormais), contempler le saule pleureur du parc (c’est bien
la seule et unique chose que je garde de ce que j’étais avant, ce que je
n’avouerai jamais à Andréas), me rappeler qu’au fond, c’est sur, je dois
l’aimer, c’est ma génitrice après tout…Et bien non. L’envie de me taillader les
veines avec le premier objet pointu venu, de me jeter par la fenêtre du plus
haut building de New York pendant les premiers flocons de neige de l’hiver
(rajoutons en dans le tragique), d’avaler tous les comprimés présents à la
maison de couleur blanche (ou jaune, pour avoir en plus mal aux yeux)
accompagnés d’un whisky-cola à double dose, tout cela ne m’a pas quitté.
J’aimerais mourir, là, maintenant, voyez vous.
Je sais ce que vous vous dites : délires
d’adolescent, c’est hormonal tout ce machin là qui se met en place, c’est
normal que ça se détraque là dedans.
Vous vous dites que vous connaissez, que vous
comprenez, qu’on passe tous par là, ces pseudo envies de suicide qui ne
tiennent pas la route, et tout le bordel, vous les avez eu aussi…
Vous vous trompez.
Si je veux mourir, ce n’est pas parce que je
n’ai plus envie de vivre.Parce que je sais que la vie est belle. Je ne veux pas
mourir à cause d’une amourette à
Vous êtes si amusants, persuadés d’avoir raison, à ne
rien écouter.
Je veux me tuer pour lui faire mal. Je veux la
faire souffrir. Et s’il y a une vie après la mort, pourquoi pas, je veux
l’observer, la voir plonger dans le désespoir le plus profond, à petit feu, la
voir pleurer toutes les larmes de son corps, qu’elle culpabilise encore et
encore parce que « c’était ma fille ! C’était quelqu’un de bien, c’est de
ma faute ! »
Oui, maman, tout est de ta faute. Je veux te voir
ronger par les remords.
Tu te repasseras en boucle les dernières images
que tu auras eues de moi, nos disputes, tes cris, le souvenir de la trace
brûlante sur ma joue, car tu m’avais encore giflé, ce jour là.
Parce que oui, si un jour je le fais, ça sera à
cause de toi et de tes jérémiades qui détruisent mes oreilles de plus en
plus profondément (et sûrement ma joue gauche aussi).
A coté de cela, ces marques sur tes bras ne sont
rien, je t’assure.
Je sais que le jour viendra où des choses pires
arriveront. Patience, il me suffit d’attendre un peu. Vous pourriez me dire que
« C’est la vie, voyons, il me faut pas la prendre comme cela ! ». Vous auriez
encore tort. Ce n’est pas la vie, c’est MA vie. Et j’en fais ce que je veux.